DAKARPLUME– Dans moins de 24, les cinq candidats en lice pour la présidentielle du 24 février vont démarrer leur campagne électorale. Pour ces  joutes, le Sud quotidien a ouvert ses colonnes au sociologue Aly Khoudia DIAW qui nous livre son analyse sur les cas de figures auxquels nous allons assister du soir du jour du scrutin.
De l’avis de M.DIAW « Le 24 février 2019, trois logiques électorales vont guider le choix des sénégalais, le binôme Sonko – Issa Sall, la logique électorale politique qui vise les candidats Macky Sall, Idrissa Seck et Madické Niang, et celle électorale aléatoire des grands .. »

On s’achemine lentement vers les élections présidentielles de février 2019. Les alliances se font jour et révèlent petit à petit les forces en présence qui vont solliciter le suffrage des sénégalais. Mais dans le contexte sénégalais, voter n’est pas facile car en dehors des paramètres dits rationnels, il y’a toute une approche politico-psycho socio-affective qui peut être déterminant dans le vote des sénégalais. Les logiques qui peuvent guider le choix des électeurs peuvent s’apprécier différemment, mais voici les logiques électorales possibles qui déterminent chaque sénégalais, et ces logiques sont analysées en fonction du contexte du moment et des acteurs en présence, suivant la tendance générale de la perception populaire par rapport à la chose politique. Même si certains disent qu’en politique, la logique n’existe pas

LOGIQUE ELECTORALE NATURELLE : LE BINOME SONKO – ISSA SALL

Ils ont avec eux ce que l’on appelle la logique électorale naturelle, c’est-à-dire que leur allié naturel, c’est uniquement le peuple sénégalais, toute tendance confondue, mais en premier rang les primo votants. C’est le sénégalais lambda, qui a en marre des politiciens et de la classe politique actuelle, qui sont là depuis Senghor et qui valsent au gré de leurs intérêts par la magie de la transparence, qui sont à la limite dégouté de la politique et des politiciens d’aujourd’hui et qui recherchent le changement et la nouveauté chez des leaders vierges comme Ousmane sonko et le professeur issa Sall. C’est l’électorat le plus nombreux et le plus sûr dans la mesure où il n’a pas d’intérêt autre que celui du Sénégal, ne cherche ni poste, ni place, ni position, juste le bonheur des sénégalais. C’est en cela que cette logique électorale naturelle est dangereuse car elle crée toujours la surprise.

LOGIQUE POLITIQUE SIMPLE : LE TRINOME MACKY SALL – IDRISSA SECK – MADICKE NIANG

C’est la logique la plus courante et la plus répandue, et elle ne concerne que les politiciens purs et durs. Elle est analysée en rapport avec les critères de légitimité. Jusqu’à présent c’est la seule logique qui élit les présidents au Sénégal. Les candidats Macky Sall et Idrissa Seck ont l’avantage de disposer d’une légitimité politique et d’une légitimité historique que personne ne peut nier. Ils ont l’avantage de l’électorat des appareils politiques qui peuvent guider et influencer le vote des sénégalais et cette stratégie a servi à tous les présidents jusqu’à nos jours. Le président Sall a l’avantage d’un bilan à défendre et Idrissa a l’avantage du charisme et de l’éloquence. Cette logique électorale est soutenue par un grand appareil politique, des moyens logistiques sans précèdent, des moyens financiers parfois tirés de l’appareil étatique qui font que parfois la victoire est simplement due à une question de moyens, qui peut permettre d’acheter des voix, de corrompre des individus, surtout en temps de crise ou les liens sociaux et convictieux sont très élastiques. Le troisième larron, en l’occurrence Madické Niang est une candidature par défaut. Elle peut créer la surprise, mais généralement c’est une candidature de soutien dans la mesure où l’électorat pour ce type de candidature reste sceptique, et dans le cas du scepticisme, on préfère s’abstenir.

LOGIQUE ELECTORALE ALEATOIRE DES GRANDS ENSEMBLES : LES 25 RECALES, COALITIONS ET GROUPE DE COALITION

Elles sont déterminantes dans le processus et c’est là le danger pour le président sortant. Les 25 candidats recalés sont une force électorale incontournable, déterminée et engagée. C’est une question d’amour propre, de vengeance, de riposte politique pour renverser le régime en place. Dans le cadre de cette logique la fidélité peut être de mise, mais elle peut ne pas toujours être respectée. Car l’élection présidentielle est toujours la rencontre d’un homme avec son peuple. L’automaticité n’est donc pas garantie car c’est une question de faciès, de perception et de sentiment dans la mesure où on ne peut pas aimer quelqu’un par force.

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