Lors d’une conférence de presse tenue, hier, à son siège, l’ancien Premier ministre, Hadjibou Soumaré, a apprécié les résultats obtenus lors du Groupe consultatif de Paris tout en indiquant que le gouvernement n’a pas endetté le pays fortuitement. Les propos de l’ancien Premier ministre sous le régime de WADE ont été rapportés par Le Témoin.

A cet effet, il souligne espérer que les financements décrochés pourront booster l’économie du pays.

Au moment où beaucoup de candidats avaient déploré l’accroissement de la dette publique induit par la levée par notre de plus de 7000 milliards de francs auprès des partenaires internationaux, Cheikh Hadjibou Soumaré, lui, se démarque en refusant de ruer dans les brancards. Le candidat de la coalition Démocratie et République soutient que l’endettement est tout à fait normal. Selon lui, le plus important c’est de savoir comment utiliser ces fonds pour qu’ils impactent positivement sur la population sénégalaise. « J’avais évoqué les difficultés financières du Sénégal qui ne sont plus qu’un secret de Polichinelle. Bien sûr que le Sénégal est endetté. Je fais partie des personnes qui se sont battues pour que le taux d’endettement de 70 % qui a été fixé dans le cadre de l’Uemoa puisse être maintenu. Mais, quand nous nous battions pour ça, nous pensions à un endettement qui boosterait notre économie vers une croissance plus inclusive dans les prochains jours dans le cadre de mon programme », fait-il savoir.

Toutefois, l’ancien président de la Commission de l’Uemoa estime que notre pays se trouve aujourd’hui dans une situation d’endettement qui peut poser un sérieux problème. « Le Sénégal a un endettement qui, pour les connaisseurs, peut poser un problème. Un pays doit s’endetter, c’est normal. Mais il y a endettement et endettement. Si on s’endette pour des projets qui n’impactent pas la pauvreté, je pense que ce serait un endettement dirigé vers de non priorités. C’est ça qui pose problème », a soutenu l’ancien Premier ministre.

Tout en donnant une appréciation favorable aux résultats du Groupe Consultatif, Cheikh Hadjibou Soumaré ne manque pas de faire part de ses inquiétudes. « Nous pouvons dire que les résultats du Groupe consultatif sont appréciables, mais il serait bon que le gouvernement puisse nous dire quelles sont les conditionnalités qui sont adossées à ces financements qui sont prévus et dont les plus importants seraient les nombreuses réformes que le gouvernement tarde à faire et qui pourraient booster notre économie », a confié le candidat à la prochaine élection présidentielle.

La supposée lettre du gouvernement français au ministre des Finances

Par ailleurs, l’ancien Premier ministre a évoqué la fameuse lettre qui émanerait du gouvernement français et serait adressée au ministre des Finances dont il n’est pas sûr de l’authenticité. Il précise et appelle les parlementaires à y apporter des éclairages. « Ces derniers jours, pour en arriver à l’actualité, nous avons vu circuler dans la presse une lettre supposée être du gouvernement français adressée au ministre des Finances. Si cette lettre est avérée, elle doit pousser l’Assemblée nationale à interpeller le gouvernement pour la clarification autour des questions posées par cette lettre. Parce que les termes qui sont utilisés dans cette lettre me paraissent si importants à éclairer pour les Sénégalais que j’aurais souhaité en savoir davantage. Le contenu de la lettre, vous le savez (Ndlr : la presse), quand on évoque les secours de l’ordre de 140 millions d’Euros, 80 milliards sur un investissement. Donc, il est normal que les Sénégalais puissent être éclairés sur cette question », indique-t-il. Ayant déjà déposé ses fiches pour le parrainage, Hadjibou Soumaré ne doute point de l’honnêteté des magistrats à trancher dans la plus grande équité les candidatures. « J’ai un grand respect pour les institutions de notre pays à fortiori le Conseil constitutionnel. Je pense que les magistrats du Conseil constitutionnel sont assez outillés pour prendre leurs responsabilités. En ce qui me concerne, je pense qu’ils feront leur travail pour le plus grand bien de tous les Sénégalais », confie Cheikh Hadjibou Soumaré.

Fonds d’appui à la presse

Evoquant la contribution pesante de la presse dans le processus électoral, l’ancien Premier ministre du président Wade estime qu’un fonds d’appui à la presse devait être mis en place pour une élection transparente. « Pour la transparence du processus électoral, je lance l’idée de la création d’un fonds d’appui à la presse en période électorale. Tout le monde sait que la presse de notre pays traverse des difficultés. Lesjeunes et les présidents des groupes de presse qui y travaillent, ont des grandes difficultés à asseoir une presse digne de ce nom. Ils font beaucoup d’efforts certes, mais en période électorale, pour garantir la transparence des élections, il serait normal que nous pensions à un fonds pour que la presse puisse être présente dans chaque bureau de vote au Sénégal. On se souvient à cet effet qu’en 2000 et 2012, la presse a joué un rôle déterminant dans l’Alternance. C’est à ce titre que j’ai pensé à ça », lance M. Soumaré. Une presse dans de bonnes conditions… donne des élections transparentes ! Le pouvoir en place, qui est bien conscient de cela, serait-il disposé à suivre cette suggestion pertinente d’un ancien Premier ministre du Sénégal qui connaît sur le bout des doigts les problèmes de notre pays ? Grande question dont on devine déjà la réponse !

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