Dans cet entretien exclusif avec « Le Témoin » à la veille de sa convention d’investiture (demain samedi, ndlr), l’ancien directeur général des douanes et ex-président du conseil d’administration de la Sococim taille en pièces la rencontre du groupe consultatif de Paris des 17 et 18 décembre dernier. A en croire le président du mouvement ‘’Jengu Nguir Sénégal’’, « ce Groupe Consultatif a définitivement montré le caractère particulièrement « joueur » du régime actuel. » Mais, l’ancien collaborateur de M. Karim Wade au ministère des Infrastructures et des Transports aériens, mais aussi de l’Energie, ne s’est pas arrêté à ce jeu de mots. Boubacar Camara s’est aussi et avec vigueur prononcé sur le parrainage, son investiture, son programme et sur le dossier de Khalifa Sall… Entretien.

LE TEMOIN : Le Sénégal a ramené 7700 milliards de francs d’engagements du Groupe Consultatif de Paris. Quelle lecture faites-vous de cette somme colossale obtenue par le Sénégal auprès de ses partenaires techniques et financiers ?

Boubacar Camara : Quand j’entends cette communication qui est faite autour de cet évènement, j’ai honte. J’ai franchement honte qu’un Etat se glorifie d’un engagement de prêts des bailleurs qui s’engagent à vous prêter de l’argent dans des conditions à définir sur des projets à élaborer. Ce n’est vraiment pas ambitieux. Moi, je considère que notre ambition doit être de voir comment arriver à mettre 8000 milliards de francs CFA dans l’Education et la Santé à partir de nos propres ressources sans aucun franc d’endettement. C’est cela qui développe un pays. Donc, toute la communication autour de cela, c’est ce que j’appelle en wolof du ‘’Toufe Kani’’ c’est-à-dire une opération d’aveuglement des populations qui sont en train de croupir dans des difficultés énormes pour manger, pour éduquer leurs enfants, pour se soigner. Êtes-vous au courant qu’il y a des étudiants qui ont été renvoyés des universités privées dans lesquelles l’Etat les a envoyés pour faute de paiement ? Êtes-vous au courant que des femmes accouchent dans ce pays à bord de charrettes ? Êtes-vous au courant que des femmes continuent à mourir en donnant la vie ? Êtes-vous au courant du délabrement qu’il y a dans les hôpitaux, dans les écoles ? Êtes-vous au courant de ce que les gens vivent dans les quartiers populaires, les paysans, les éleveurs, les agriculteurs, les pêcheurs ? Êtes-vous au courant des complaintes qui se reflètent sur le visage même des Sénégalais qui sont tristes parce qu’ils ont mal ? Alors si, à côté de tout cela, on vient nous chanter qu’on a discuté avec des bailleurs qui sont prêts à nous prêter de l’argent, c’est qu’on n’a pas d’ambitions. Ce Groupe Consultatif a définitivement montré le caractère particulièrement jouissif du régime actuel. A deux mois des élections, par décence, on ne devrait même pas organiser cet évènement. Un Président sortant, même des déclarations de prêts, il ne devrait pas l’accepter…

Monsieur le président de « Jengu Ngir Sénégal », de fortes sommes d’argent sont ou seront englouties dans les Pse 1 et 2. Malgré tout, les Sénégalais dénoncent un marasme économique. Et on note des récriminations à tous les niveaux. Comment comprenez-vous un tel paradoxe ?

Avant même de passer au Pse 2, faisons le bilan du Pse1 pour dire que, par rapport aux déclarations de prêts, qu’est ce qui a été obtenu et qu’est-ce qui a été utilisé ? Pour quels projets ? Pour quelles réformes ? Est-ce que, d’abord, les 27 projets annoncés et les 17 réformes ont été réalisés ? Ensuite, comment peut-on fonder un développement sur un financement organisé autour de l’endettement public ? Un endettement public à rembourser par les générations futures. Ce qu’il faut, c’est encourager les investissements privés. Des investissements qui permettront non seulement de créer des emplois mais aussi de collecter des impôts. Il faut aussi veiller à ce que ces investissements aillent dans des secteurs porteurs d’une croissance inclusive qui se répercute dans la vie des populations. Malheureusement, ce qu’on voit aujourd’hui, c’est qu’on a une croissance qui laisse partir à l’étranger les profits, les intérêts de la dette qu’il faut payer, qui laissent partir à l’étranger les dividendes. Donc, tout part. Les entreprises étrangères font l’essentiel du travail et laissent en rade les entreprises locales. C’est une croissance miettes de pain. Le Sénégal ne récolte que les miettes de pain dans ce type de croissance. Franchement, on va vers une mauvaise direction. Les gens au pouvoir ont même avoué qu’ils n’ont pas fait de réformes. Comment pouvez-vous engager ces projets sans faire des réformes ? Comment pouvez-vous dire que vous avez une vision alors que vous passez tout votre temps à mettre en place des plans d’urgence notamment le Plan d’urgence de développement communautaire (Pudc), le Puma, Promovilles, les Bourses familiales etc. ? Tout ça, c’est de l’urgence ! Si vous avez une vision avec une bonne organisation de la collecte des moyens pour réaliser votre vision, avec un calendrier précis, vous n’avez pas besoin de mettre en place des plans d’urgence. Voilà, c’est une faillite claire dans la conception. Ce qui fait aujourd’hui qu’il a fallu un petit choc exogène sur le prix du pétrole et la valeur du dollar pour qu’on se retrouve dans une tension financière avouée par le ministre de l’Economie et des Finances. Voilà la situation de ce pays que les populations ressentent quotidiennement…

Si vous, Boubacar Camara, êtes élu demain président de la République du Sénégal, quelle alternative allez-vous proposer aux Sénégalais ?

L’alternative que nous proposons repose sur la réalisation de notre vision. Notre vision d’un Sénégal prospère porté par un capital humain épanoui et à partir de l’exploitation judicieuse de nos ressources. Pour l’agriculture, nous allons lever les contraintes qui pèsent sur elle, renforcer le financement de ce secteur et exploiter la chaine de valeurs en mettant l’accent sur la transformation structurelle du pays. Nous ferons la même chose pour la pêche. Nous ferons la même chose pour l’élevage. Nous ferons la même chose pour l’artisanat. Et nous développerons également les industries culturelles. Voilà les secteurs qui peuvent porter une croissance qui va se répercuter immédiatement sur le niveau de vie des populations, sur le pouvoir d’achat. Donc, c’est une réorientation que nous allons faire progressivement. Au lieu de mettre tout l’argent dans des projets qui, même s’ils peuvent être structurants, ne permettent pas de transformer notre économie pour qu’on puisse produire plus à l’intérieur et créer des emplois, donc, nous allons progressivement quitter ce chemin pour favoriser d’autres moteurs de croissance qui vont aller vers un développement durable. Et c’est ça qui permettra au pays de sentir un bien-être. C’est ça qui va permettre au pays d’avoir un nouveau souffle pour un avenir rassurant. Voilà l’option de base que notre alternative ‘’Fippu’’ propose dans le cadre de son programme.

D’accord M. le président mais est-ce que vous allez à cet effet couper le « cordon ombilical » qui nous lie à l’Occident, la France plus particulièrement ?

Il faut savoir qu’on est dans un monde d’interdépendance mais nous mettrons en avant les intérêts du Sénégal. Quand je parle des intérêts du Sénégal, c’est l’intérêt de la population sénégalaise, de l’Etat sénégalais. On va renforcer les capacités d’intervention de l’Etat du Sénégal. On va renforcer les capacités de l’entreprise en lui donnant du travail. Mais, vous ne pouvez pas donner du travail à l’entreprise librement si le financement est lié par l’utilisation des entreprises étrangères. Il ne faut passe faire d’illusion. C’est simplement à partir de l’exploitation de tes propres ressources que tu peux avoir l’autonomie qui te permette de donner à ton entreprise librement. Nous allons renforcer le travailleur, les femmes et les jeunes. Donc, il ne s’agit pas de cordon ombilical. Il s’agit de mieux prendre en compte les intérêts du Sénégal. Nous négocierons debout les yeux dans les yeux et à mémoire égale pour dire que voilà les intérêts du Sénégal sur tel point, tel point. Nous ferons des concessions, mais nous recevrons également la plénitude des propositions qui nous serons faites et nous les analyserons à l’aune de l’intérêt du Sénégal. C’est comme ça que tous les pays fonctionnent. Il y a l’autre qui disait que « les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». C’est cela qu’on doit appliquer…

Vous avez été secrétaire général du ministère dirigé par Karim Meissa Wade, ce qui pousse d’aucuns à penser que votre candidature est une trahison à l’endroit de ce dernier ou une sorte de faire valoir. Ces accusations sont elles justifiées ?

Vous savez, il y a des mots que je ne connais pas. Dans toute ma vie, mon éducation, mon histoire, il y a des mots comme trahison que je ne connais pas. Je n’ai jamais trahi personne et je ne trahirai personne. Je pense que ceux qui développent ce genre d’idées sont juste gênés par ma candidature parce que simplement c’est une candidature sérieuse, crédible et portée par une coalition crédible. Nous avons été fonctionnaire, nous avons occupé beaucoup de fonctions pendant 30 ans et nous avons été secrétaire général du ministère dirigé par M. Karim Wade pendant 3 ans. On ne peut pas résumer une carrière à ce passage dans ce ministère. Surtout que j’y étais en tant qu’inspecteur d’Etat détaché. Parler de trahison, c’est vraiment de la propagande politique qui n’a aucun sens.

La question du parrainage suscite un débat mais à l’aune de la faiblesse de certaines candidatures, on note des renoncements et à des alliances. Certains politiciens ne risquent-ils pas d’être perçus comme des comédiens pour avoir voulu être présidents alors qu’ils ne peuvent même pas réunir le nombre de parrains requis ?

Les politiciens ne sont pas du tout des comédiens. Il faut savoir que le parrainage est une opération extrêmement difficile qui a été imposée aux candidats de façon unilatérale par le président Macky Sall qui a changé les cartes d’identité sans concertation. Il a mis en place le parrainage. Il a aussi mis en place un système qui permet de faire revenir le ministre l’Intérieur au centre des opérations. Il a également tout fait pour que le fichier électoral ne soit pas disponible. Donc, il a démantelé le dispositif électoral qui était en place et qui lui a permis d’arriver au pouvoir. Donc, que des candidats n’aient pas la possibilité, l’organisation ou les moyens de collecter des signatures, cela ne fait pas d’eux des comédiens. Il faut qu’on soit sérieux quand même ! Il faut aller chercher les comédiens de l’autre côté. Alors, je pense qu’il faut aujourd’hui se mobiliser pour que les acquis démocratiques notamment en matière électorale soient sauvegardés.

Mais, au moment où d’aucuns ont renoncé à leur candidature faute de parrains en nombre suffisant, comment avez-vous fait pour obtenir le nombre requis ?

Juste parce que nous avons travaillé. Nous, nous ne croyons qu’au travail. Lorsque nous avons lancé notre candidature au mois de mai, le parrainage venait d’être voté et nous avons fait le tour du Sénégal. Nous avons expliqué notre programme qui a fait l’objet d’une très grande adhésion et ceux qui ont adhéré, se sont mobilisés. Ils ont développé un parrainage de proximité. Ils sont allés voir les gens, leur ont expliqué notre démarche. Ce, même si au début les gens ne connaissaient pas le candidat. Avec une opération de communication, ils ont de plus en plus connu le candidat et ils se sont mobilisés. Et toutes les semaines, c’était la queue pour déposer les parrainages. Ensuite, on est allé vers les associations puis vers des groupements. C’est un travail politique quotidien qu’on a fait. C’est comme ça qu’on fait quand on a un objectif. On se donne les moyens de le réaliser.

Au moment où le président de la République et candidat sortant à l’élection présidentielle du 24 février prochain inaugure l’autoroute à péage Ila-Touba, un des candidats de l’opposition, à savoir Khalifa Sall, doit être jugé en cassation. Votre commentaire sur ces deux évènements phares de cette journée de jeudi 20 décembre 2018 ?

Je pense que le Président est maintenant habitué à inaugurer des ouvrages qui ne sont pas encore terminés. Tous les ouvrages construits ne sont pas terminés. C’est juste des inaugurations politiques qui n’ont aucun sens. Cela aussi entre dans les opérations‘’Toufe Kani’’. Pour l’affaire Khalifa Sall, ce n’est rien d’autre que l’aboutissement d’une opération de liquidation d’un adversaire politique. Khalifa Sall, qui est de Grand-Yoff, un ami à moi et un responsable politique très respecté, a été mis dans cette situation par le pouvoir lui-même en essayant de façon tout à fait incroyable de l’éliminer. Ce, en l’accusant de détournement de deniers publics. Ce qui n’est pas avéré parce que le jugement ne parle pas de détournement de deniers publics. Et c’est cela d’ailleurs qui a permis de le mettre sous mandat de dépôt sauf caution ou remboursement. Vous imaginez qu’il a fait les élections en restant en prison. Après avoir été élu député, ils ont levé son immunité parlementaire. Dans l’affaire Khalifa Sall, on voit à quel point le pouvoir exécutif a la haute main sur le pouvoir législatif et la haute main sur la justice. C’est l’illustration. Donc, cela montre que c’est une opération politique. Mais, il faut savoir que Khalifa Sall n’est pas seul dans ce combat parce que toute l’opposition s’est mobilisée pour le défendre. Tout le Front de résistance nationale s’est mobilisé pour le défendre. Et je pense que si le combat continue, il va s’en sortir. Il n’y a que ce langage que comprend le régime de Macky Sall.

`Pensez-vous que Khalifa Sall va être libéré aujourd’hui (hier, ndlr) ?

Il doit être libéré. Ce n’est pas une question de croire ou de ne pas croire. Ce que les juges vont dire n’a aucune importance. Il faut se battre pour qu’il participe aux élections. Puisque c’est un procès politique, il faut apporter des réponses politiques. Ce n’est pas des réponses juridiques qu’il faut.

Vous vous apprêtez à lancer votre investiture ce samedi 22 décembre. Quelles sont les conditions dans lesquelles elle va se dérouler ?

La convention d’investiture de la coalition ‘’Fippu’’ est la dernière étape d’une procédure engagée par cette coalition pour désigner un candidat. Nous avons eu le Prospéc (Programme équipe candidat). Nous avons beaucoup travaillé sur un programme dont je vous ai donné quelques lignes tout à l’heure. Après, on a mis en place une équipe où on aura un conseil national d’orientation stratégique qui est l’organe délibérant de la coalition et ce conseil va élire une délégation exécutive permanente. Dans ces délégations, il y aura un secrétariat exécutif, un secrétariat permanent. Donc, des organes. C’est ce qu’on a présenté lors de la convention. Au niveau régional, il y a des comités régionaux ‘’Fippu’’. Une véritable organisation. Cela, c’est inédit. Ensuite, on est passé par la désignation du candidat par un comité de sélection avec des critères et des notations. C’est à l’issue de cela qu’un candidat est choisi. Et après le choix, le jury d’honneur a validé ce choix et le directeur de ‘’Fippu’’ a confirmé. Maintenant, comme c’est confirmé, c’est la convention d’investiture qui va investir le candidat pour lui dire que « M. Boubacar Camara, désormais, vous êtes notre candidat… ! » Après cette étape, M. Camara va prêter serment sur les engagements essentiels qui sont retenus dans le programme de ‘’Fippu’’. Voilà le sens de cet évènement qui fera l’objet d’une très grande mobilisation au niveau de Dakar et au niveau de nos représentations dans les régions.

Quelles seront les perspectives après cette étape ?

Après cela, nous allons nous lancer dans notre pré-campagne électorale et dans la campagne qui va tourner autour de l’explication de notre programme. On va expliquer des choses simples. On va essayer de montrer que le Sénégal a besoin de croire en l’avenir. Mais, pourquoi en l’avenir ? Il faut avoir le souffle. Les Sénégalais sont très fatigués parla pression de la vie, surtout celle économique et sociale. Donc, il faut que les gens croient que c’est possible d’abord. Il faut qu’ils rêvent que c’est possible. On va leur insuffler ce rêve-là. Que ça soit aux femmes, aux jeunes, bref, à tout le monde. La deuxième opération, c’est de leur dire que nous avons une vision pour y arriver. Cette vision, c’est d’avoir un Sénégal prospère pour Tous. Pas prospère pour une partie de la population et laissant en rade, l’autre partie de la population. On a les moyens pour le faire parce qu’on a les ressources. Il faut juste les exploiter judicieusement et négocier dans la transparence. Et après, on va faire quoi ? On va remplir les missions d’un Etat et avoir les résultats. Les missions d’un Etat, c’est quoi ? Il faut éduquer la population de sorte que l’Etat finance intégralement l’Education, va assurer un stage à tout le monde et un premier emploi à tout le monde. Les jeunes à la fin vont rembourser l’Education avec une réforme du contenu, une revalorisation de la fonction enseignante, une intégration de l’enseignement religieux, de l’enseignement professionnel, de l’enseignement des langues nationales. Pour la Santé, il faut faire en sorte que les médicaments soient gratuits pour les maladies qui touchent les populations les plus pauvres. Il faut mettre l’accent sur la prévention et il faut amener le médecin dans le village avec des véhicules équipés qui permettent de surveiller les populations, les vacciner et les soigner en cas de maladies. Pour ces deux secteurs, je vous dis que je suis prêt à mettre le montant qu’on est prêt à prêter à l’actuel Gouvernement dans le cadre du Groupe Consultatif c’est-à-dire dire 8000 milliards de francs. Moi, je suis prêt à mettre 8000milliards de francs sans aucun prêt. Et après, il faut maintenant assurer la sécurité, protéger les populations notamment assurer la sécurité des frontières contre le vol de bétail, la sécurité dans les quartiers, la sécurité routière, la sécurité dans les villages, la sécurité dans les manifestations en mettant l’argent qu’il faut. On a un plan de sécurisation du Sénégal. Ensuite, il faut une éducation civique des populations, des comportements sur la gouvernance, etc. C’est extrêmement important parce que le développement, ce n’est pas seulement économique. Il faut que les gens se sentent concernés par le pays. Et enfin, il faut nourrir les populations en mettant l’argent dans les secteurs porteurs. Ce qui permettra de créer des emplois, de financer les femmes et les jeunes en leurs réservant une partie de la commande publique. Et on aura quoi comme résultat ? On aura un Etat beaucoup plus fort qui a une capacité de négociation plus grande, qui protège ses ressources, une grande réforme de l’Administration, une grande neutralité, une dépolitisation de l’Administration et de la Justice. Ça, c’est le premier résultat. Le deuxième résultat est que nous allons avoir une entreprise performante qui a des marchés, qui travaille et qui crée des emplois, un travailleur qui a un boulot et qui paie un loyer raisonnable, qui est soigné, éduqué et qui va à la retraite en sécurité. On aura aussi des femmes qui bénéficient de financement, qui travaillent et qui vont contribuer de façon essentielle au développement du Sénégal pour continuer de mieux éduquer nos enfants qui sont l’avenir. Et enfin pour les jeunes, qui sont l’avenir du pays et qui sont laissés en rade, nous allons promouvoir l’entreprenariat jeune, ce, en faisant de telle sorte qu’ils jouent leur partition dans le développement…

Pour finir, êtes-vous prêt, si toutefois vous êtes élu président de la République, à renégocier certains contrats dans lesquels les intérêts du Sénégal sont bafoués ?

Nous mettrons en avant l’intérêt sénégalais. On va regarder d’abord le cadre juridique de l’aliénation des biens du Sénégal notamment le pétrole, le gaz, le zircon, l’r. On va revisiter le cadre juridique, qu’on va réformer pour qu’aucun pouvoir exécutif ne puisse, à l’avenir, avoir la possibilité de donner des marchés, des permis à gauche ou à droite. Nous allons aussi voir la répercussion de ce nouveau changement sur les contrats qui sont déjà signés en respectant les différentes motivations. Si dans les différentes motivations des contrats, on voit que les intérêts du Sénégals ont bafoués, évidemment il y a des règles et des processus qui permettront de rattraper cela. Si maintenant dans les contrats il y a des aspects qui montrent clairement qu’il y a eu des choses louches, des contrats léonins, il faut les remettre en cause. Ça, ce n’est pas le problème. On va tout négocier. On va même négocier le développement. Et cela, c’est l’expérience étatique, la maturité. Ce n’est pas une question de discours politique. Il faut venir, voir l’état des lieux, prendre les décisions qu’il faut et suivre les procédures qu’il faut. En tout cas, l’intérêt du Sénégal sera bien pris en compte.

SENEPLUS

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