Le rappel à Dieu de Sidy Lamine Niasse vient opportunément rappeler à la nation sénégalaise, à la Communauté des Croyants et aux protagonistes de la scène politique et intellectuelle du Sénégal, de l’Afrique et du monde, que la grandeur de l’Homme réside moins dans le lustre et les ores du pouvoir que dans la témérité lucide mise au service des causes justes et légitimes des peuples.
Les véritables leaders sont, en vérité, ceux qui, avec humilité et intelligence, s’attèlent à la prise en charge des taches épuisantes de la construction sociale et spirituelle sinon idéologique au sens large.
La postérité se rappellera de ce génie exceptionnel dont le talent de tribun mis au service des pauvres, des sans voix et des déshérités et par-dessus tout de l’Islam fédérateur et ouvert aux pulsions du monde pour le progrès social dans la prospérité, continuera d’irradier l’espace médiatique à travers ses écrits, ses commentaires et ses prêches. L’idéal de Sidy Lamine Niasse était de contribuer à parfaire la conscience sociale de ses compatriotes en les mettant en prise avec les débats les plus élevés de notre temps.
La famille médiatique d’El Hadj Sidy Lamine Niasse est un testament qui a valeur de symbole. Il a eu un impact incontestable sur les accomplissements professionnels de plusieurs générations de journalistes, et sans doute mieux que n’ont su le faire les écoles de journalisme. En tant que médiateur des causes qui ont fait faire un bond considérable au Sénégal dans la géopolitique mondiale avec plusieurs chefs d’Etat et plus particulièrement dans le positionnement de l’islam confrérique au service de la paix et de la prospérité universelles. Il a pourtant fréquenté les maquis intellectuels les plus éprouvants du nationalisme panafricain et panarabe sans jamais se départir du sens de la mesure et du respect de soi, respect qui a su transcender le patriotisme politique de circonstance et le message réducteur de tous ceux, aux affaires ou en dehors, qui se croient investi du pouvoir de détruire la vie au nom de l’accumulation de pouvoirs et de biens qui ne leur appartiendront jamais en propre.
Les jeunesses africaines devraient réfléchir à l’actualité du message de Sidy Lamine Niasse que l’on pourrait se risquer à résumer dans ce tryptique fondamental : amour de la patrie, crainte du péché, goût de la création et de l’innovation mis au service de l’Africain affranchi de la servitude, de toutes les servitudes. J’y ajouterais la constance dans l’engagement, en ne perdant pas de vue que l’important réside non dans l’engagement mais dans le sens, la direction qu’on lui imprime.
Au revoir, Sidy. A Dieu. Repose en paix et sois assuré que tous ceux avec qui tu as partagé si généreusement ton studio-école prieront pour le repos de ton âme et continueront la poursuite de ton combat pour la conquête des libertés.

Jacques Habib Sy

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